lundi 23 avril 2007

Les Antibiotiques c'est pas...La Bien-Pensance: Jusqu'où?

Jusqu’où la « bien-pensance » ?
Les antibiotiques. C’est pas automatique
Nous avons tous vu ou entendu ce slogan, abondamment illustré par des publicités télévisées ou non. Peut être plus coûteuses que l’économie réalisée. ( mais ça ne va pas dans la même poche). Ce qui est devenu par contre automatique, c’est de ne plus en prescrire. Observez bien, depuis cette campagne vous n’avez jamais autant entendu dans le métro ou autres lieux publics, autant d’individus tousser comme des perdus…et les patients sont vus par le pneumologue après des semaines de négligence. Du temps où je faisais de la médecine générale, j’avais déjà remarqué que les fois où après hésitations, je m’abstenais d’en donner, la bronchite était presque automatique, et chez le tout jeune enfant, l’otite n’était pas loin non plus. Certes, rhumes et grippes sont d’origine virale. Beaucoup moins les angines. Quoi qu’il en soit, une rhinopharyngite, même virale, enflamme et fragilise la région qui devient alors bien plus vulnérable aux agressions microbiennes que les antibiotiques sont en mesure de prévenir ou d’écourter. Vu le succès de cette campagne battue à grands tambours médiatiques, il y a fort à redouter que de nombreux médecins aient oublié d’en prescrire aux patients ayant des antécédents de Rhumatisme Articulaire Aigu compliqué ou non de cardiopathie valvulaire. Pour ces personnes, l’antibiothérapie doit au contraire être immédiate pour ne pas risquer une infection du cœur de sombre pronostic. Bien sûr quand on en prescrit, il faut tenir compte des allergies, des contre indications et restaurer les bons microbes pour éviter les infestations par champignons et levures dans l’intestin et le vagin. On a souvent dit que les « antibiotiques fatiguent ». En fait ce qui fatigue surtout, c’est la maladie pour laquelle on les a donnés. Par contre, on est beaucoup plus silencieux sur les vaccins qui ont à leur actif un certain nombre de déconvenues. « Non prouvées », paraît-il…Les médecins qui devraient être hermétiques aux conditionnements publicitaires semblent néanmoins s’y conformer. Attention danger.

ALAIN BELLAICHE. 1/11/2006

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