lundi 6 juin 2011

QUE DE MILLIARDS NE FABRIQUE-T-ON PAS POUR NOUS CULPABILISER

60 milliards d’euros ! (ou de dollars ?) Je ne m'en souviens plus ; et d’ailleurs cela n’a aucune importance puisqu’ils n’existent que dans le cerveau fertile de nos grands technocrates statisticiens.
Je viens d’écouter cela à la radio, et j’en tremble encore : c’est ce que coûterait annuellement la contrefaçon. Vous savez, ces sacs Louis Vuitton, et autres montres Cartier ou Rolex.

Oui 60 milliards ! Pire que Madoff ! Cette fois, les escrocs c’est vous et moi, pour avoir acheté au détour d’une semaine en Asie ou au Maroc quelques objets ou vêtements de pacotille imitant des signatures prestigieuses (mais tout autant de pacotille) qu’elles vous vendent à des prix indécents, sous la bénédiction de ces hautes autorités morales que sont nos gouvernants, qui nous accusent.

Mais comment a-t-on calculé ce gigantesque manque à gagner. Certes, si les consommateurs avaient payé au prix fort toutes ces marchandises, peut être atteindrions nous de tels montants. Mais les auraient-ils achetées ? D’une part. Et d’autre part, en quoi les profits de ces multinationales dont le plus clair, via des sociétés-gigognes, atterrit dans des Paradis Fiscaux échappant à l’impôt, représenteraient-ils un tel manque à gagner pour les états ? Oui les pubs. Mais elles aussi (déductibles) sont justement faites pour échapper à l’impôt et faire consommer des « gogos ».
L’emploi : Tu parles ! Derrière ces brillantes affiches et catalogues en papier glacé, tout le monde sait qu’il y a des enfants du tiers-monde rivés sur des chaînes plus de 15 heures par jour sans espoir d’une quelconque scolarisation, payés au bol de riz et sans aucune protection sociale. Ces prestigieuses signatures qui engrangent des millions reposent, nous le savons, sur cet esclavage intolérable.
Ajoutons que les têtes couronnées parées de ces luxueux originaux, pour la plupart d’entre elles, se les font offrir par les grandes enseignes qui vont en déduire fiscalement les montants ; ce qui non seulement ne rapportera rien à l’Etat, mais bien au contraire génèrera un manque à gagner supérieur à celui résultant d’un achat contrefait, sauf à imaginer le Prince Albert de Monaco par exemple, allant faire ses courses sur le marché de Vintimimille !

Un autre type de pharaonique « manque à gagner » préoccupe nos argentiers, c’est le téléchargement sur le « Net ». Ils redoutent un effondrement des profits des grands groupes de distribution de films et de musiques lourdement affectés par ces pratiques. Mais là aussi, les auraient-ils achetés ces musiques et ces films ? Sur le « Net » où fleurissent en toute impunité toutes sortes de comportements criminels, où l’on fomente des attentats, où l’on dépersonnalise, où l’on présente des tortures et des viols, où l’on conduit des adolescents au suicide etc. Eh bien, nos législateurs n’ont retenu comme criminel, que le téléchargement ! La morale, on s’en fout, mais ne touchons pas au gros fric des « petits copains » : dans cet océan d’impunité cautionné par notre sacro-sainte Liberté, qui va-t-on arrêter ? Les criminels ? Les proxénètes ? Pas toujours. Non c’est ce malheureux gamin de quinze ans que les policiers vont traumatiser à jamais en débarquant dans sa chambre de bonne pour lui passer les menottes. Il n’a pourtant rien contrefait, il était chez lui et a téléchargé les chansons de ses idoles, comme jadis nous le faisions tous avec un magnéto ! Eh bien non, les temps ont changé, on ne plaisante plus avec le fric. Politiques, vedettes du show-biz, grosses firmes : tout cela se tient, c’est chasse gardée. On légifère Hadopi. Vous, vous n’êtes bon que pour raquer. C’est la nouvelle donne.

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